Conception Générative

Les outils de la conception numérique avancée

De nouvelles catégories d’outils numériques d’assistance à la conception architecturale révèlent aujourd’hui des potentialités importantes. De la conception paramétrique (Besson 2003) (Kolarevic 2000) (Kolarevic 2005) (Marchand 2006) (Hensel and Menges 2006) à la conception générative (Ceccato 1999) (Fischer and Herr 2001), en passant par la conception évolutionnaire,  ces dispositifs modifient aussi bien le rôle du concepteur que les modalités de pensée de la forme architecturale. Nous nous intéressons plus particulièrement aux processus évolutionnaires. Celui-ci est fondé sur les principes de l’évolution des espèces et de sélection naturelle. On entend par algorithme génétique, un processus informatique calqué sur le concept de sélection naturelle de Darwin : population, croisement, reproduction, sélection. Les concepts architecturaux sont exprimés sous forme de règles et leur évolution peut être testée rapidement. Un modèle numérique est transformé à partir de croisements successifs et évalué en fonction d’objectifs et de contraintes prédéfinies. L’intérêt des mécanismes évolutionnaires repose sur leurs capacités à parcourir un espace de solutions et à évoluer dans un système sous contraintes (cf. Figure 1) (cf. Figure 2) .


Figure 1. Plusieurs états successifs de l’analogon architectural en évolution (Marin 2008).


Figure 2. Population d’individus.

Nous pouvons les caractériser par le fait que le rôle du designer bascule vers celui d’un méta designer. Du concepteur créateur d’une œuvre, d’une solution unique, on assiste aujourd’hui à l’émergence d’un méta-designer créateur d’un ensemble élargi de solutions répondant aux contraintes du problème (Soddu 1998). Le concepteur ne travaille plus à l’élaboration d’un objet exclusif, mais plutôt à la conception d’une famille de formes, dont la solution retenue représentera un état significatif au sein de cet ensemble de potentialités. Comme l’écrit Pierre Levy (Lévy 1992), le concepteur ne dessine plus un objet mais un système d’objets possibles, une machine à explorer les virtualités. Le domaine de compétence a sauté d’un cran logique en amont, une objectivation des réalités est nécessaire pour permettre une mise en forme logique des opérations intellectuelles.